Le Sahel, zone géographique couvrant le Burkina Faso, la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Tchad (les pays du G5 Sahel sont différents des pays du Sahel qui sont plus nombreux, à nuancer) a toujours fait face à des bouleversements sociopolitiques et militaires. Dans une région gangrénée par le terrorisme et touchée par une extrême pauvreté, les pays comme le Burkina Faso, le Mali et le Niger deviennent à la fois une source d'inquiétude et de convoitises.
L’environnement sous régional ouest africain marqué par la crise militaro-diplomatique au sein de la CEDEAO née du changement anticonstitutionnel survenu au Niger le 26 Juillet 2023, au Mali en aout 2020 et au Burkina Faso en septembre 2022 a occasionné une instabilité politique et une crise militaro-diplomatique sans précédent. Dans le Sahel, les intérêts de Paris au Burkina Faso, comme plus largement au Sahel, sont plutôt géostratégiques. Les redéploiements stratégiques de la France à travers un commandement inédit pour l’Afrique, de l’Africom pour les Etats-Unis et d’Africa Corps pour le compte de la Russie, la naissance de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) montrent à l’évidence la place de cette région dans la géopolitique mondiale. La création de l’Alliance des États du Sahel, le 16 septembre 2023, a été une véritable révolution dans la géopolitique africaine car, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont décidé de reconstruire l’interaction en Afrique de l’Ouest sur des principes radicalement différents.
La présente communication entend cerner les corrélations entre la crise sécuritaire, le terrorisme, l’instabilité politique et les implications militaro-diplomatiques dans les pays de l’Alliance des Etats du Sahel (Mali, Niger et Burkina Faso) ainsi que les positionnements géopolitiques et géostratégiques qui s’y déploient. Elle s’appuie sur une documentation riche et variée sur le terrorisme, l’instabilité politique et les crises diplomatiques.