L’Afrique de l’Ouest, depuis plus d’une décennie, est confrontée au phénomène de l’extrémisme violent, un phénomène complexe qui a transformé le paysage socio-politique des États de la sous-région dont le Bénin qui, depuis des lustres, est confronté à des défis sécuritaires majeurs dans sa partie septentrionale où l’on enregistre à répétition depuis 2019 des incursions insolites sur le territoire national et des attaques terroristes semant la terreur et la désolation au sein des populations. Les sphères de contextualisation et la typologie des acteurs apparaissent, ici comme ailleurs, bien variées. Le Nord du Bénin a en effet connu depuis 2019 une situation peu habituelle. Dès 2019, l’enlèvement de deux touristes français et l’égorgement de leur guide dans le parc Pendjari avaient envoyé un premier signal d’alarme quant à la proximité des groupes extrémistes avec le pays. Cet événement a bouleversé les dynamiques sécuritaires du pays traditionnellement perçu comme un bastion de stabilité en Afrique de l’Ouest parce que n’ayant pas connu des actes extrémistes dans une région où opèrent de nombreux groupes extrémistes violents liés à AQMI et à l’organisation de l’État islamique. Affectant de façon dramatique la quiétude et la cohésion sociale des populations, le drame ainsi enregistré pour la première fois dans l’histoire du pays a conduit les autorités publiques à modifier l’agenda politique, sécuritaire et social du pays. Il en est résulté une série de mesures de tous genres, qui indiquent les réponses du gouvernement à l’hydre extrémiste qui montre sa tête vicieuse dans le nord du pays. Par-delà les combats en retour, instantanés ou après coup, ces mesures illustrent comment l’intensité et la férocité des actes extrémistes peut engendrer des changements durables dans les politiques gouvernementales et la vie quotidienne des populations.
L’extrémisme violent dans le Nord du Bénin : Facteurs et trajectoires d’expansion
Ayabavi Linda Ophélie COMLAN SESSI