Dans cet article, nous essayons de chercher l’effet de la guerre civile sur l’espace urbain de
Brazzaville où nous nous intéressons à la réalité physique et sociale . Dans ce roman, l’écriture de la ville a une symbolique particulière puisque ce lieu reflète le Congo de l’après-guerre. Nous étudierons donc la ville comme zone meurtrie par un conflit destructeur
La romancière peint et analyse le réel en développant le thème de la ville. Montrant les disparités caractérisant la vie sociale, la ville est divisée en classes suivant la situation de leurs lieux de vie.
Avec un réalisme cruel et un style qui dévoile le réel (valeur heuristique), la romancière investit la ville, avec ses rudesses, ses contrastes, sa violence. Elle passe du dedans au dehors, de l’espace social, de l’espace d’une histoire (un espace convenu) à l’espace de l’Histoire (un espace réel).
Pour l’auteur, il est impérieux de dire et de décrire la situation tragique car l’écriture est, avant tout, un « acte de solidarité historique » comme le note R.Barthes.
Dans cette perspective, l’article met en évidence les lieux, les morceaux de ville et les motifs les plus récurrents de cette figuration – ruines, cloisonnement, ségrégation socio-spatiale, etc. la ville est présentée dès lors comme un milieu pathogène qui décompose des vies individuelles et collectives.
Ceci est d´autant plus vrai en temps de conflit où persistent et parfois se renforcent les frontières géographiques, linguistiques, culturelles, politiques, interpersonnelles et même intimes. Ces lignes de démarcation sont particulièrement évidentes lors des affrontements inter-ethniques, au Congo-Brazzaville, au cours des années 2000.
« Mise en récit et perception (s) de la ville par temps de guerre civile dans Le cri du fleuve de Kathia Mounthault »
Bocar Aly PAM