Poésie africanisée: les formes de vers africaines dans les langues coloniales

Emiliano Minerba

L'expression artistique en langues africaines dans le continent ont souvent dû lutter pour être reconnu, en Afrique come ailleurs, au-delà des étiquette de “folklore”, “expression populaire”, “art spontanée” par opposition à l'art évoluée en langues européennes: les artistes qui s'expriment en langues africaines on dû, en plusieurs cas, s'émanciper de cette catégorisation. Cette communication vise à critiquer cette pensée d'une perspective littéraire. Si l'on regarde la vaste production musicale du continent, l'on se rend compte que dans beaucoup de cas les poètes-chanteurs qui composent en langues coloniales ne dénient pas, pour cette raison, l'apport des traditions littéraires des langues africaines qu'ils parlent. La construction et les formes du vers, en particulier, relèvent souvent des traditions littéraires africaines, en certains cas d'une façon prépondérante. L'étude ici présentée, donc, est une étude essentiellement stylistique: les formes de la poésie et de la chanson, les règles linguistiques à la base des vers sont l'objet du discours. Au but de préserver une perspective générale sur le continent, on prendra en compte deux exemples de productions artistiques, c'est-à-dire le duo Amadou & Mariam (Mali) et Fela Kuti (Nigeria): on verra que, au de là des contextes de provenance différents, ils partagent la caractéristique de construire les vers de leurs chansons dans des façons souvent similaires, profondément liées aux traditions littéraires autoctone du continent.