35. l’AFRIQUE, LES RELATIONS AFRODIASPORIQUES ET LES DÉFIS ATLANTIQUES : cartographies de la décolonisation, du genre et de la géopolitique de la connaissance.

Grecy Pérez Amores
Universidad de La Laguna
Claudia Geremia Stella Valeria
Harvard University
Daniel Estévez Pérez
Sociedad Científica El Museo Canario

Bon nombre des défis actuels de l’Afrique découlent en grande partie du système de pouvoir institutionnalisé par le colonialisme, établissant, à partir de la hiérarchie épistémologique, des relations d’inégalité où les critères de genre, de race et de classe, de santé, de maladie et autres ont été superposés aux catégories locales. Avec cette réécriture, les ontologies locales ont occupé des espaces périphériques de connaissance dans un réseau de relations de pouvoir historiquement ancrées. Catégories utilisées pour classer la population, dans le processus de formation de sa représentation et de son auto-représentation.

Il existe plusieurs propositions visant à articuler la multiplicité qui se produit aujourd’hui grâce à la participation active des communautés, en transformant les institutions, les entités et les domaines de connaissance en espaces de débat, de recherche et de praxis à partir desquels dialoguer sur et à partir du processus décolonial. Il donne un aperçu de la manière dont l’histoire a été écrite, en revisitant ses discours et en intégrant les récits des peuples colonisés. Propositions conçues sur la base de l’apprentissage mutuel et de méthodologies qui partent de la population cible, construisent et transforment la société par le codéveloppement, facilitent la coexistence et l’enrichissement mutuel. Aujourd’hui, la durabilité ne peut être comprise sans une approche décoloniale, car l’Agenda 2030 des Nations unies repose sur l’amélioration du bien-être des personnes et leur accès à une vie digne dans des conditions d’égalité, et les défis climatiques nécessitent des réponses qui prennent en compte la biocolonialité.

En ce sens, nous comprenons qu’il est nécessaire de comprendre et d’analyser ces processus d’un point de vue épistémique. Cela implique de questionner et d’analyser les espaces occupés par de nombreux savoirs locaux et nous amène à enquêter sur les causes et les conséquences de cette hiérarchisation, ainsi que sur l’agentialité de nombreuses catégories qui restent aujourd’hui dans des espaces de subalternité.
Des sphères qui prennent forme dans les héritages matériels et immatériels nés des migrations, non seulement de personnes, mais aussi de traditions et de pratiques qui ont traversé l’Atlantique dans un sens et dans l’autre, à maintes reprises. Le panel vise donc à aborder la richesse conceptuelle et culturelle de ces peuples et de leur diaspora, et comment celle-ci se traduit en une diversité culturelle qui ne peut être analysée que si l’on prend en compte le point de vue de leurs protagonistes et qu’on les aborde à partir de réflexions, de méthodologies et de catégories non eurocentriques.

Il existe de nombreuses enquêtes basées sur des hypothèses méthodologiques qui tentent de donner un protagonisme à ceux qui rendent la recherche possible (Restrepo et Escobar, 2005) et à travers l’interaction en termes de ceux qui font partie de cette communauté (Rosaldo, 1991). Les études qui ne considèrent pas les collectifs avec lesquels la recherche est menée comme des objets d’étude, mais comme des agents politiques et épistémiques, abordent la possibilité de la perspective décoloniale comme un outil utile pour confronter les modèles de représentation hégémoniques dans une perspective de genre (Palermo, 2006). Les débats qui s’ouvrent pour évaluer la capacité de la perspective décoloniale à avoir un impact sur les réalités sociales avec et sur lesquelles elle a travaillé. D’autres recherches analysent également le rôle de la diaspora, du territoire et de la race, ainsi que l’intersection entre les différentes catégories (Fernández, et al, 2021). La proposition suppose l’importance de reconstruire la théorie à partir du terrain, dans un dialogue constant et sans craindre que la réalité ne corresponde pas à la théorie qui tente de la définir. Redessiner les concepts et les catégories de la recherche à partir de l’expérience ethnographique, en partant de la reconnaissance d’autres ontologies qui peuvent être vécues et reconnues dans l’expérience participative, et comme le dit Manuela Cantón, ” knowing/experiencing agency ” (2017 : 336).

Par conséquent, ce panel vise à accueillir des articles dans les domaines de l’histoire, de l’anthropologie sociale et culturelle, de l’archéologie, de la sociologie et de l’art qui visent à réfléchir à la mise en œuvre de l’approche décoloniale de, dans et à propos de l’Afrique dans sa dimension atlantique au cours du 17e au 21e siècle, tout en promouvant la diversité culturelle avec une approche de genre. Il s’agit d’aborder les diverses formes sous lesquelles elles se manifestent aujourd’hui, en essayant d’articuler cette perspective avec l’écologie, la violence, les débats inter-espèces, la religiosité, la spiritualité, l’identité et la géopolitique des savoirs hégémoniques.

Bibliographie

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Estévez González, Fernando. (1999): “Prólogo”, en VV. AA. Textos anticoloniales. La Marea.

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Mignolo, W. (2003): Historias locales / diseños globales: colonialidad, conocimientos subalternos y pensamiento fronterizo. Madrid, Akal.

Mignolo, W. (2007): La idea de América Latina. La herida decolonial y la opción decolonial. Barcelona, Gedisa.

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Palermo, Z. (2006): “Inscripción de la crítica de género en procesos de descolonización”. En: Zulma Palermo (coord.): Cuerpo(s) de mujer: representación simbólica y crítica cultural. Córdoba, Universidad Nacional de Salta – Ferreyra Editor. pp. 237 a 265.

Rosaldo, R. (1991): Cultura y verdad. Nueva propuesta de análisis social, México, Grijalbo.

Communications pour ce panel