Description du sujet
Les Etats du Sahel sont traversés par une série de coups d’Etat militaires qui ont provoqué un malaise au sein des institutions démocratiques . Même si plusieurs facteurs – comme l’échec des systèmes électoraux ou les modification constitutionnelles – sont mobilisés pour expliquer cette résurgence des coups d’Etat, de nombreux questionnements demeurent quant aux véritables intentions des militaires au pouvoir. La reprise en main de la question sécuritaire par les juntes et le repositionnement des alliances militaires, amènent à interroger les enjeux et les perspectives des coups d’Etat militaires au Sahel . Partant d’une approche décoloniale, l’’objectif de ce panel est d’analyser les transitions militaires en cours au Sahel militaires et les mobilisations néo-souverainistes qui les soutiennent. Basé sur une approche comparative, le panel examinera aussi les dynamiques politiques et sociales, ainsi les reconfigurations géostratégiques en cours au Sahel géostratégiques et territoriales à travers l’Alliance des Etats du Sahel (AES) .
Délimitation du sujet
A l’intersection de la science politique, de l’anthropologie et de la sociologie, ce panel s’intéressera au rôle des mouvements sociaux contestataires dans la légitimation des coups d’Etat post démocratie, au rejet de l’occident, aux nouvelles alliances militaires, à l’impact des réseaux sociaux dans les mobilisations citoyennes en faveur des transitions militaires. Il utilisera une approche qualitative pour comprendre les enjeux actuels des coups d’Etat militaires au Sahel.
Etat de la connaissance
Pour appréhender les coups d’Etat militaires en Afrique, il faut remonter à l’avènement des indépendances et la création des armées issues des Etats-nation. Si certains travaux ont porté sur les institutions militaires et leur articulation avec l’Etat-nation (Dabezies : 1986 ; Martin : 1986, Benchenane et al : 1986, Diallo : 1986), d’autres par contre ont plutôt mis l’accent sur les militaires et le militarisme des sociétés africaines, tout en prenant en compte la force armée comme objet d’étude (Souka, 2020 ; Hutchful, 1989). Considérant l’avènement de la démocratie comme marqueur de la fin des régimes autoritaires, la difficile resectorisation des forces de défense et de sécurité montre la place des armées dans les régimes post transition en Afrique subsaharienne (Thriot : 2005, 2028 ; Bagayoko : 2018). Quant aux séquences de coups d’Etat au sein de l’espace CEDEAO et ailleurs en Afrique, elles sont analysées au travers d’une diplomatie de la déviance où se jouent les enjeux géostratégiques entre puissances (Kounouho : 2023, Lossayi : 2023, Chamkhi :2023, Ngueuta et Ngon :2023).