DELIMITATION :
A l’instar de la science politique, ce panel intéresse toutes les autres sciences sociales. Il se focalisera sur le mouvement des groupes terroristes, des bandits armées, des groupuscules ayant un caractère le plus souvent étatique et les armées des pays de L’AES dans la lutte contre le terrorisme. Ce papier se propose d’appréhender les dynamiques territoriales en cours au Sahel et leur articulation avec la mobilité́ transfrontalière des groupes djihadistes. Il sera également question de mettre en évidence les différentes caractéristiques de la mobilité au sahel confronté par des difficulté majeur. Une approche qualitative sera utilisée pour mieux appréhender les enjeux de la mobilité transfrontalière au sahel.
État de la connaissance :
De nos jours la mobilité transfrontalière entre les États du Sahel, est confrontée à des difficultés majeures. Les citoyens du sahel ont du mal à quitter d’un bout à l’autre pour des raisons d’insécurité. Malgré les efforts des États pour la lutte contre l’insécurité ; le banditisme, les attaques, la criminalité transfrontalière constituent aujourd’hui des activités quotidiennes de certaines parties de la population n’ayant pas d’activités leurs permettant de subvenir à leurs besoins. En plus de cet aspect, l’immensité des territoires des États fait que ces activités sont moins contrôlées et les frontières constituent des terreaux fertiles à toutes sortes d’activités criminelles. L’intervention de plusieurs acteurs nationaux et internationaux n’ont pas pu mettre fin à ces fléaux. Ce qui a pour conséquences des replis communautaires considérés comme source de protection. En conséquence, toute circulation de personnes à partir de leur identité et de leurs biens dans la zone devient difficile.
Le rétrécissement de ces mobilités transfrontalières a créé des connexions de nature illégale d’un ancrage local permettant aux groupes armés non étatiques de maitriser les parties frontalières non contrôlées par l’État.
Cette idée réconforte la situation du sahel dans la mesure où la mobilité a plusieurs formes. Certains le font sous forme des activités économiques, d’autres le considèrent comme des expériences et des aventures. En 1927, le chercheur russo-américain Pitirim Alexandrovitch Sorokin publie en aux États-Unis un ouvrage intitulé « Social Mobility », conceptualise la mobilité sous deux angles. Nous avons la « mobilité verticale » ; elle constitue un changement de positionnement dans l’échelle social, ce mouvement pouvant être ascendant ou descendant. « La mobilité horizontale », qui désigne un changement de statut ou de catégorie sociale n’impliquant aucune évolution de la position relative dans l’échelle sociale (par exemple, l’évolution de la structure familiale liée à un divorce ou à un mariage, le changement d’appartenance à un groupe religieux ou politique, ou encore un changement d’emploi à niveau de qualification et de rémunération identiques).
De prime à bord, on attend par mobilité transfrontalière, tout mouvement ou déplacement de la population d’un État pour un autre pour des buts économiques, sociaux ou culturels. A côté de cela, nous avons une autre mobilité transfrontalière, le déplacement des groupes armés non étatiques entre les différents pays du sahel avec un agenda bien établi allant dans le sens de sa mise œuvre (criminalité transfrontalière, banditisme etc.). Quant à la gouvernance sécuritaire, c’est un système dans lequel la tranquillité publique est contrôlée par l’État dont personne n’est exposé à des menaces. Cette gouvernance sécuritaire englobe des variétés de sécurité telles que : la sécurité individuelle, la sécurité sociale, alimentaire, politique, économique, juridique, judicaire, financière etc.
Partant de ces idées, les frontières en tant que réalité sociale, économique, culturelle et politique affirment une véritable suppression des barrières permettant un épanouissement communautaire entre les villages frontaliers pour des raisons historiques.
En effet, la nécessité d’une reconfiguration du territoire s’impose aux États du Sahel pour relever le défi de la mobilité et de la circulation et de l’information.
La connexion économique transfrontalière dissipera la souveraineté des États du sahel et elle renforcera la lutte permanente contre l’insécurité et l’hybridité culturelle entre les nations de différents États. La prise en compte du local constituera une obligation pour le développement de l’économie de proximité entre les pays frontaliers.
L’hypothèse de recherche suppose que la reconfiguration territoriale facilite l’appropriation des paradoxes identitaires et facilite la libre circulation des biens et des services. La gouvernance sécuritaire est une alternative pour la paix et la sécurité.
12. Mobilité́ transfrontalière des groupes djihadistes et reconfiguration territoriale au Sahel
Bibliographie
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Joël Bonnemaison, Luc Cambrézy, Laurence Quinty-Bourgeois : LE TERRITOIRE, LIEN OU FRONTIÈRE ? Identités, conflits ethniques, enjeux et recompositions territoriales Edt ORSTOM 1995.
Mathieu PELLERIN: Les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest : Nouvelle terre d’expansion des groupes djihadistes sahéliens ?
Niagalé Bagayoko : le multilatéralisme sécuritaire africain à l’épreuve de la crise sahélienne 2019.
Serigne Bamaba Gaye : connexions entre groupes djihadistes et réseaux de contrebande et de trafics illicites au Sahel. Fondation Friedrich Ebert Stiftung 2017.
Tancrède Wattelle : les secrets du djihad noir revue Géopolitique africaine 2016.
Thomas Schiller : milices et mouvements armés dans les pays des trois frontières : des pistes de solutions ? Konrad Adenauer Stiftung 2020.