Un coup d’Etat militaire pas comme les autres

Ibrahim MOUSSA

Les pays du Sahel ont rénoué avec la démocratie en faveur de la chute du mur de Berlin qui annonce l’ère du triomphe de la démocratie dans sa forme libérale pluraliste. Celle-ci a connu des temps glorieux en devenant à l’échelle mondiale le régime adopté par plus de deux tiers des Etats. Cela est lié d’une part, aux idéaux d’égalité et de liberté qu’elle prône et d’autre part à la réputation mondiale qu’elle s’est forgée et qui lui aurait accordé une certaine universalité. Ainsi, la vague de démocratisation qui a touché l’Afrique des années 1990, n’avait pas épargné le Niger, longtemps sous un long régime militaire et à parti unique qui avait mis fin au régime de la deuxième république, lui-même à parti unique, issu de la période des indépendances. Ainsi, le rétablissement de la démocratie rimait avec libéralismes politique et économique et la mise en place d’institutions démocratiques par l’organisation des élections.
Cependant, l’espoir suscité un tel type de régime, auprès des citoyens nigériens s’est très volatilisé en raison des interruptions fréquentes de la démocratie par des coups d’Etat qui se sont échelonnés par intervalles réguliers. Depuis lors, l’instabilité politique a sévèrement affaibli l’Etat et fragilisé le tissu social et économique.