De alliées à ennemies : la question de la femme en Algérie depuis la Guerre d’Indépendance jusqu’à la Guerre Civile

L’histoire d’Algérie est marquée par les racines coloniales laissés soit par l’empire Ottoman, soit par les Français à partir de 1830. À l’occasion de ce qu’aujourd’hui on appelle l’Orientalisme – terme diffusé par Edward W. Said depuis 1993 -, les colonisateurs ont mobilisé les pouvoirs politiques, intellectuelles et morales pour imposer la stigmatisation que les peuples de l’Orient seraient des individus inférieurs. La mission civilisatrice, prétexte utilisé par l’empire français pour justifier son entreprise coloniale commencée au VXIIIe siècle, a introduit la pensée coloniale qui a transformé profondément les sociétés victimes de ce contact. Dans le cas de l’Algérie, la violence coloniale est, au premier moment, très centré dans l’image de la femme musulmane basé sur la croyance qu’elle était le centre de la culture algérienne. L’enjeu de la femme dans l’islam a attiré l’attention des discussions colonialistes qui ont propagé l’image de la femme soumise qui soutenait les idéaux de l’Autre subordonné culturellement, économiquement et socialement par ses différences. En raison de cette marginalisation, plus tard, les femmes sont alors devenues des grandes alliées de la résistance algérienne à l’époque de la Guerre d’Indépendance, participant activement aux batailles contre les Français jusqu’en 1962. Étant donné ce contexte, le but de ce travail est de proposer une analyse du rôle de la femme dans l’histoire algérienne en nous basant sur les théories et pensées féministes de Chandra Talpade Mohanty, Marnia Lazreg, Danièle Amrane-Minne, Deepika Bahri, entre autres. Compte tenu des mouvements féministes qui ont émergé avant le début de la guerre et les politiques de répression des femmes adoptées après le conflit (comme le Code de la Famille, en 1984), nous construirons un panorama des influences féminines et féministes en Algérie jusqu’à la guerre civile qui a commencé en 1992.