Le Mali face aux coups d’État. Essai d’analyse de la trajectoire politique de l’armée malienne

Fousseyni TOURE

Considéré comme modèle de transition démocratique en Afrique de l’Ouest, le Mali traverse, depuis plus d’une décennie, une période d’instabilité institutionnelle caractérisée par une série de coups d’État militaires post démocratie. Après des élections législatives contestées, les militaires prennent le pouvoir suite aux manifestations politiques conduites par le Mouvement du 5 juin–Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP). Composé de partis politiques et d’organisations de la société civile, avec un religieux comme autorité morale, ce mouvement a mené la contestation sur fond de lutte contre la corruption, la mauvaise gouvernance mais aussi le rejet des résultats des élections législatives d’avril 2020 manipulés par la Cour constitutionnelle au profit du parti d’Ibrahim Boubacar Keita dit IBK. Face aux violences politiques, un coup d’État militaire renverse le Président IBK en août 2020. Un second intervient dix mois après contre la transition politique dirigée par Bah N’daw. Ces évènements marquent le retour du Mali dans un cycle de coups d’État militaires dont le dernier, qui a instauré la démocratie, remonte à mars 1991. Face cette récurrence des coups d’Etat militaires, cet article s’appuie sur un essai pour analyser la trajectoire politique de l’armée malienne depuis 1960 jusqu’à nos jours.